> Pouvez-vous présenter brièvement votre association et l’équipe organisatrice du Musée vivant de cette année ?
Le CRAC (centre de recherche artistique et culturelle) est une association d’éducation populaire et de médiation culturelle. Elle existe depuis 1978. Elle est animée par une équipe de bénévoles. Elle publie pour ses adhérents, tous les deux mois, la lettre du crac : une revue culturelle d’information, de critiques et d’humeurs. Elle participe depuis de nombreuses années à l’opération annuelle Dis-moi dix mots sous l’égide du Ministère de la Culture. Elle organise des activités régulières à Seauve sur la commune d’Arfeuille-Châtain (siège social de l’Association) jeux de stratégie, conversation allemand/français et depuis peu, a initié et participé à la mise en place de chemins de randonnés avec un groupe d’habitantes de la commune. Chaque année, elle propose deux conférences (l’une scientifique, l’autre concernant la protection de la nature et l’environnement) et tous les deux ans – un musée vivant. Les cabinets de curiosités c’est le 6e musée vivant.
> Le musée vivant, éphémère et participatif renaît une fois tous les 2 ans, d’où vient cette initiative, pour quel public ? Comment choisissez-vous le thème du musée, quels objets, quelles histoires vous inspirent le mieux ?
L’origine provient du hasard et des opportunités : par exemple, la 1ere expo « Journal d’une femme bolivienne » fait suite à la rencontre jeune femme revenue de Bolivie avec son fils en raison de la révolution – elle nous a proposé de lire son journal personnel en public et nous avons complété par une exposition d’objet de Bolivie ; la 2e « Passion citron » est provoquée par les créations de Martine Castello (journaliste scientifique, auteure du roman autobiographique « Nature morte aux 4 citrons », 2015) qui avait peint une vingtaine de natures mortes presque identiques représentants des citrons, une recherche avait été faite ensuite sur ce thème. Pour chaque thème, le crac s’entoure de personnes chargées de faire des recherches. Cela s’inscrit dans le cadre de l’Education Populaire. L’équipe organisatrice (groupe de pilotage) pour ce musée vivant est constituée de : Bernadette Méanard (Reterre), Christian Scaramuccia (Auzances), Fabrice Glomaud (Evaux) et Danièle Tamayo (Arfeuille-Châtain). Plus de trente bénévoles participent à l’opération cette année . Liste des participants – CAB 2021
> Cette année, le thème est tripartite : CABINETS DE CURIOSITE, MONSTRES ET MERVEILLES, et BIZZARERIES ; pouvez-vous commenter chaque partie, quels objets ont été choisis pour chaque catégorie ?
Cabinets de curiosités (je cite un extrait d’une présentation) – « Salles aux trésors pour certains ou bric à brac pour les autres, ils sont considérés comme les ancêtres des musées. Dans ces lieux privés étaient entreposées et exposées des collections de toutes sortes, le critère principal étant l’hétéroclisme. On pouvait y trouver pêle-mêle des roches volcaniques, des œuvres d’art, du sang de dragon, des télescopes ou des squelettes de caméléons ! Aussi appelés « chambres des merveilles », ils regroupaient presque tout et n’importe quoi, l’idée étant de collectionner et de mettre en scène les choses les plus belles et les plus surprenantes… On distingue souvent deux grandes catégories : les créations de la nature et les créations humaines ».
C’est un joyeux mélange où la science, l’historique, l’imaginaire et la vie quotidienne se côtoient sur un même sujet ! On visite l’expo par thème : les dragons, les sirènes, les licornes… mais on trouve également des animaux exotiques dont un crocodile, des collections d’insectes, des créations d’artistes, des souvenirs, des objets que l’on aime ou des objets oubliés que l’on veut faire découvrir aux autres : valise de souvenirs de sa grand’mère ou appareil à fabriquer de la colle avec des arêtes de poisson, un livre d’autographes, l’histoire de l’écriture reconstituée dans une carcasse d’ordinateur, des performances filmés (un sélénite, habitant de la lune ou l’histoire d’un yéti se promenant dans la forêt des landes), une femme à barbe, des œuvres d’art, des livres, des masques (vaudou, birman…). L’espace centrale est constitué d’un bestiaire : animaux empaillés, un crocodile, une carapace de tortue géante, ou dans du formol des insectes et une araignée géante. Mais il y a aura aussi du bois, des pierres, des livres, des porte-clefs, des affiches de cinémas, des histoires imagées, des photos de cabinets de curiosités…
> Comment avez-vous organisé tous ces objets ? Y a-t-il un itinéraire à suivre ? Avez-vous un guide ou une carte ?
Sur place, nous accueillerons les visiteurs en leur conseillant un parcours (qu’ils ne seront pas obligés de suivre), des espaces à thèmes sont constitués – chaque jour des collectionneurs seront présents et pourront répondre aux questions.
> Pour cette année vous avez choisi un thème relatif qui touche parfois à des perceptions personnelles. Quelque chose d’étrange, d’original, de bizarre pour une personne, peut-être quelque chose d’ordinaire pour l’autre. Où sont les limites entre « bizarre » et « normal » ? Quand est-ce qu’un objet devient curieux aux yeux d’un visiteur ?
Tout peut paraître étrange quand on ne connait pas son utilité. L’exotique est souvent étrange – à chacun de se situer – les enfants adorent les monstres, nous aimons nous faire peur. Rêvons et laissons vagabonder notre imaginaire, c’est aussi le but de l’expo.
> Votre exposition, semble-t-il, réveille la curiosité, pensez-vous qu’elle poussera vos visiteurs à la recherche personnelle ou même scientifique ?
Oui, tout à fait. On espère pouvoir développer les connaissances et l’imaginaire de chacun. Le côté esthétique est aussi important, on présente aussi des objets précieux, des œuvres d’art pour donner la notion du beau.
> Le samedi 27/11 la lecture de contes est prévue pour les enfants, pouvez-vous nous donner les détails de cette activité ?
La lecture sera faite par la comédienne Françoise Defigeas, le samedi à 16 h – pour tous les enfants à partir de 6 ans. Tout est gratuit, l’inscription est facultative mais cela nous permet de prévoir une séance supplémentaire en cas de besoin.
> Pouvez-vous dire deux mots sur votre dernier et prochain projet ?
Notre dernier projet Histoires de train (hier, aujourd’hui et demain) a reçu un accueil passionné de 400 visiteurs sur une journée ! C’est pour cela que nous ouvrons deux jours cette année, pour permettre au public de mieux profiter de l’exposition.
Prochain projet… on n’y réfléchit pas encore mais comme je l’ai dit avant, l’origine provient souvent du hasard ou d’une opportunité. S’il se passe des choses, nous réagissons, nous sommes à l’écoute de la société et des questions qu’elle pose et qu’elle se pose.
> Qu’attendez-vous de cette exposition ?
Du monde, du succès, des discussions… une journée riche en émotions et découvertes et du plaisir pour tous.