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©Tourisme Aubusson-Felletin

Village de Gentioux-Pigerolles

En passant par le village de Gentioux-Pigerolles, je suis interpelée par un édifice peu commun ! Un enfant de bronze, un orphelin, revêtu d’une blouse, sabots aux pieds, casquette à la main, lève le poing en signe de révolte vers une inscription. En s’approchant, sous la liste des morts de la commune, on peut lire «Maudite soit la guerre». Cinquante-huit noms de jeunes gens sont inscrits sur la stèle… pour la petite commune de Gentioux, c’était une véritable hécatombe.

Ce monument est dû à l’initiative de Jules COUTAUD, maire S.F.I.O. de Gentioux, ancien combattant, et de son Conseil municipal qui, en 1920, avec la contribution des anciens combattants de la commune, ont souhaité honorer la mémoire de leurs enfants disparus. Survivants de la guerre 1914-1918, ils ont refusé pour leur monument, les formules traditionnelles et hypocrites telles que « Morts pour la France » ou « Tombés au champ d’honneur », comme si les malheureux avaient pu choisir.

Boycotté par les autorités civiles et militaires, car considéré comme sacrilège, ce monument n’a jamais été inauguré et interdit de cérémonie officielle par une circulaire ministérielle. Ce n’est que le 15 novembre 1985 que le préfet de la Creuse est allé le saluer, à l’initiative du maire.

Il a toutefois été inscrit, au titre des lieux de mémoire, au début de 1990.

Il en suivi la création d’une association «le Comité Laïque des Amis du Monument aux Morts de Gentioux », à l’initiative des Libres Penseurs du Limousin, qui a pour objet de combattre la guerre, d’honorer la mémoire des victimes et de promouvoir la fraternité entre les peuples. Il appelle tous les pacifistes à se rassembler chaque année le 11 novembre à 11h, autour de ce monument qui, depuis 1922, proclame que la guerre est « maudite ».

2023 célèbrera le centenaire de ce monument si singulier. Tout un programme !

Mais notre visite de Gentioux-Pigerolles ne s’arrête pas là.

Direction le hameau de gîte de la commune avec ses toits en chaume. Empruntez le chemin qui grimpe sur la colline qui domine le village. Vous arrivez au sommet du Condreau à 874 m et, surprise : «Notre dame du Bâtiment» regarde, du haut de ces 7m50, la campagne limousine. Taillée dans la pierre de Volvic par M. Le Boeuf et inaugurée en 1901, dressée sur son piédestal où sont sculptés les instruments des ouvriers du bâtiment, elle veillait sur les émigrants au début du siècle. Rendez-vous au pays des tailleurs de pierre !

Retour vers le village, direction le cimetière, sur la route de Felletin, où une tombe se distingue par ces sculptures : celle de Jean Cacaud, enfant de Gentioux, décédé en 1900. Il vécut longtemps en ermite, dans une sorte de cabane creusée et bâtie au flanc du Mont de la Brauze (vestige encore visible), en bordure de l’ancienne route de Felletin (aujourd’hui piste de Gentioux au Luc). Il était tailleur de pierre et a sculpté sa vie sur son propre tombeau : on le voit enfant, avec sa mère, occupé à tailler du granit, avec quelques bons amis, pour finir dans le ciel entouré d’anges…

Pour finir votre route, plusieurs directions possibles :

En allant vers Feniers, faites un détours par le village des Templiers de Pallier et par les éoliennes qui vous offrent un splendide panorama sur le massif du Sancy.

Enfin, finissez votre route jusqu’au célèbre Pont de Sénoueix ! Mais nous en avons déjà parlez ici !

Pour compléter la visite de Gentioux :

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