Mako m’explique alors que pendant le confinement, il a travaillé sur les volumes et que son voisin chauffagiste (et sculpteur à ses heures) l’avait beaucoup aidé et inspiré. Du métal à la pierre puis à la terre, il n’y a qu’un pas, qu’il a franchi allégrement. La glaise vient de là, près de chez lui. Fine, pleine de cailloux ou d’herbe, peu importe ! Il la prend comme elle vient, la travaille, la modèle, la transforme puis la fait sécher. Comme il lui a été impossible de trouver un four, il l’a construit pour un résultat final impeccable !
Je découvre l’équipement semi-enterré au fond du jardin puis dans la maison, les personnages de toutes tailles et formes ayant cuit à l’intérieur. Les projets ne manquent pas ! Installer des sculptures dans le jardin, ouvrir une salle d’exposition, accueillir du public. L’artiste a envie d’essayer, d’échanger et de communiquer.
Il me montre ses tableaux exposés dans une pièce dédiée. Quel choc visuel ! Une force incroyable s’en dégage due certainement à la puissance des couleurs et aux formats, souvent très grands. La matière présente et épaisse ajoute à la vigueur des œuvres.
Au début, les scènes érotiques et les femmes nues faisaient partie de ses inspirations. Au fil du temps, il s’est tourné vers des représentations abstraites ou au contraire, des scènes de vie, des paysages et une galerie de portraits étonnamment vivants. Oui, il aime changer de style et piocher, naviguer, s’inspirer de différents univers.
Originaire du Pérou, c’est l’amour qui l’a fait venir en Creuse en 2012. Depuis, il sème des petits bouts de son pays au cœur de la sage nature creusoise. Il exploite ce que la terre lui offre et aime aussi profiter des conseils de ses amis artistes. Généreux et simple, il distille quelques messages dans ses œuvres… à nous d’en profiter !