chemin en forêtchemin en forêt
©chemin en forêt|bsavarypro

De l'utilité de se perdre

#macreusesecrète

Nous devrions prendre la route sans idée définie de l’endroit où nous allons passer la nuit, ni de la date de notre retour ; seul importe le chemin. Plus essentiel encore, quoique ce soit un bonheur des plus rares, nous devrions, avant de nous mettre en route, tenter de trouver un compagnon de voyage qui nous ressemble et à qui nous pourrons dire tout ce qui nous vient à l’esprit. Car nous ne saurions goûter notre plaisir sauf à le partager.

 

 

Virginia Woolf 

J’avais commencé il y a quelques temps une série de photos intitulée « Chemins de traverse » que j’avais partagé sur Instagram.

La légende de la première photo, prise quelque part au-dessus de la Baie de Rondinara en Corse, était la suivante :

« Il est des chemins que l’on emprunte sans but et d’autres qui nous marquent à jamais. Ceux qui nous attirent et que l’on trouve inaccessibles, ceux dont on se souvient à peine, ceux sur lesquels on se retrouve et d’autres que l’on affectionne…
Tant de chemins parcourus sans qu’il n’en reste une trace…
En voici donc, sous la série « Chemins de traverse », quelqu’un sur lesquels j’ai randonné, que j’ai arpenté et sur lesquels je me suis émerveillé. »

Cet état d’esprit ne m’a plus jamais quitté et guide désormais mes pas lorsque je voyage mais également chaque jour. J’ai la chance d’habiter dans un lieu rural encore préservé, à l’écart des grandes migrations touristiques et saisonnières, un petit coin de paradis perdu : la Creuse.

J’aime découvrir ces chemins, petits et envahis qui passent presque inaperçus, ces routes sinueuses qui se lovent dans les collines et se perdent à l’orée des bois.

Travaillant en Office de Tourisme, j’ai l’habitude de dire aux touristes de prendre de le temps de se perdre, c’est pour moi le meilleur moyen de saisir l’esprit de la Creuse, forte et grandiose sous ses airs sauvages.

Savoir se perdre pour mieux se retrouver !

Encore faut il accepter d’arrêter de tout contrôler, de tout maîtriser…

Oublier le GPS et la navigation ; laisser l’instinct décider de vos pas…

Sans forcément sortir les cartes et les boussoles, mais laisser l’envie nous guider.

L’envie de faire des détours, d’être surpris au détour d’un virage, de découvrir un paysage simple, sans fioriture mais sublime par sa puissance.

Un jeu de lumière dans les feuilles, un fugace rayon de soleil à travers les nuages, bref tout simplement prendre le temps de vivre.

Nous sommes à présent mi-avril, les beaux jours arrivent, alors lancez vous !

Fermer